L’occidentalisme et l’orientalisme : regard critique chez Mohammed Muwaylihî, Pierre Loti et Julien Solé

نوع المستند : المقالة الأصلية

المؤلف

كلية التربية جامعة طنطا

المستخلص

La présente étude se base sur le clivage et la rencontre du regard sur l’Orient et de l’Occident d’un Français orientaliste et d’un Égyptien occidentaliste.
La présentation romanesque, visuelle et concrète de chaque culture forme le pivot de cette recherche. Rappelons à cet égard ce qu’Edward Saïd démontre dans son livre L'orientalisme : l'Orient créé par l'Occident de différentes techniques occidentales de représentation qui le rend  « visible, claire »[i].
La problématique du sujet nous provient du propos recueilli auprès de Jean-Pierre Dubost, auteur des Orients désorientés, qui constate la difficulté de comparer l’orientalisme européen et l’occidentalisme égyptien sur le plan temporel. Pour lui, l’orientalisme est dû à une sorte d’asymétrie du regard orientaliste européen au monde oriental comme origine et une quête du passé et l’inverse pour les Egyptiens, qui vont vers le futur[ii]. 
       A ce propos rappelons aussi qu’E. Saïd jette son éclairage sur le renforcement des stéréotypes décrivant l’orient en tant qu’un des aspects du monde de l’électronique (E. Saïd, p.40).
D’après Harald Siebenmorgen, les recherches sur l’occidentalisme sont peu nombreuses et se limitent aux phénomènes d’acculturation coloniale et postcoloniale[iii]. Face aux clichés orientalistes dans la tête des touristes,  et « tout le business touristique qui vend encore cet orientalisme qui n’existe plus »[iv], un certain nombre de questions peut se poser : Orient, Occident est-ce une dichotomie ou une représentation « multipolaire du bassin méditerranéen ? »[v] Comment l’espace de la Méditerranée orientale peut-il être  représenté par Alger et Alexandrie et la Méditerranée occidentale incarnée par Paris ?  
         Nous essayerons de proposer une réponse à ces questions grâce à la vision occidentaliste de Trois égyptiens à Paris de Mohammed Muwaylihî, et de l’étude des Trois dames de la Kasba de Pierre Loti, confrontées à la présentation multiforme de Julien Solé*.
         Passionné de l’Orient  tel son père, Robert Solé, répondant probablement à E. Saïd qui dénonce la disparité entre texte et réalité ; J. Solé représente l’Egypte à l’aide de rouleaux installés sur des machines à manivelle, de dessins sur des papiers imprimés, de toiles transparentes, sculptures en métal et papier, portraits : noir et blanc, colorés, sur papier imprimés, fresques de collages et peintures murales en papiers dessinés, brûlés, teintés, épinglés, collés et avec sa collection intitulée Les stèles désorientées.
        Nous nous concentrerons essentiellement sur son texte Mémoires d’un visiteur de prison.
Que représente la gigantesque prison K, pyramide construite à l’envers pour J. Solé ? 
         A travers l’œuvre de Muwaylihî : quelles sont les catégories des voyageurs en Occident ? Comment les trois égyptiens : l’écrivain, le pacha et le philosophe transmettent-ils leur impression de Paris et comment représentent-ils l’Egypte ? Peut-on parler de l’orientalisme comme d’un genre littéraire ou de la mythologie flottante de l’orient (E. Saïd, p.69) ?
 
[i]W. SAID Edward, L'orientalisme : l'Orient créé par l'Occident, traduit de l'américain par Catherine Malamoud ; préface de l'auteur traduite par Sylvestre Meininger ; préface à l'édition française de Tzvetan Todorov ; postface de l'auteur traduite par Claude Wauthier, Paris, Seuil,  1997, p.35.
[ii] Cf. KABIL Dina, L’occidentalisme égyptien consiste à aller vers l’avenir, Al Ahram Hebdo, n°1024, 7-13mai 2014, p.23.
[iii]SIEBENMORGEN Harald « Orientalisme et occidentalisme : divergences interculturelles », Philosophia Scientiæ [En ligne], 20-2 | 2016, mis en ligne le 27 mai 2017, consulté le 01 décembre 2017. URL : http://philosophiascientiae. revues .org/.
[iv] KABIL Dina, Op.Cit.
[v] BLANCHARD Pascal, La France arabo-oriental, Paris, La découverte, 2013, p. 24. « Du haut Moyen Age à la Renaissance, ce que l’on appelle l’Occident-l’Occident chrétien, car il existe pour l’islam un Occident musulman qui intègre alors des terres comme al-Andalus ou la Sicile-regarde alors ces Orients comme de profondes altérités, parfois aux lisières de l’humain.», p. 24. « L’intensification des échanges diplomatiques contribuent à faire du Turc la figure emblématique de l’Oriental qui s’affirme désormais dans la production dramaturgique.», p.34.
* Nous voulons remercier Monsieur Julien Solé de nous fournir des informations, des sites, des photos et de répondre à nos questions.

الكلمات الرئيسية